Gisèle Martin, présidente et fondatrice du Marché de l’Herboriste

Je remercie Gisèle Martin, Présidente et fondatrice de l’association Marché de l’Herboriste (www.lemarchedelherboriste.fr) de s’être prêtée au jeu de cette interview quelques jours avant la 27e édition du Marché de l’Herboriste.

D’où venez vous et quel est votre lien avec la région ?

Venant de la région parisienne, mon mari Albert et moi souhaitions nous installer à notre compte. Nous avons parcouru la France avant de choisir Milly-La-Forêt. Nous y avons acquis la librairie de la Halle en 1964 et entrepris d’importants travaux de rénovation pour lui redonner vie. Quand j’y repense, nous quittions nos vies confortables et nos postes au sein d’une célèbre librairie parisienne pour faire ce pari fou.

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué quand vous avez découvert Milly-la-Forêt ?

La Halle, évidemment, et la présence artistique de Jean Cocteau dans toute la ville (décédé en 1963).

Votre lien avec les plantes / la filière ?

J’ai toujours eu un attrait pour la nature, d’un point de vue esthétique et artistique, mais également par son histoire, que je souhaitais valoriser ici à Milly-la-Forêt.

De quelle manière a commencé l’aventure du Marché de l’Herboriste ?

L’histoire des Simples à Milly est si importante, en juillet 1923 s’est tenue la première « foire des plantes médicinales » sous la Halle. Les Simples font partie du patrimoine de Milly et il était primordial d’agir pour qu’elles ne tombent pas dans l’oubli.

Le Marché de l’Herboriste a été créé et réalisé pour la première fois le 1er juin 1996, par l’APAM (Association Pour l’Animation de Milly-la-Forêt) en partenariat avec le Conservatoire National des Plantes Médicinales, Aromatiques et à Parfums, la ville de Milly-la-Forêt et l’office de Tourisme de Milly-la-Forêt.

En 2009, après 14 ans, le Marché de l’Herboriste devient indépendant et ne fait plus partie de l’APAM, mais devient sa propre association « Le Marché de l’Herboriste ».

Quelles sont les plus grandes fiertés accomplies avec l’association ?

Nous sommes fiers de chaque édition et de l’évolution du MDH toutes ces années. En 2014, déjà, nous avions exprimé le souhait d’établir une école d’Herboristerie et une distillerie, et nous avons mis tous les moyens en œuvre pour atteindre ces objectifs.

Notre devoir envers les jeunes de notre ville est de leur ouvrir les yeux sur de nouvelles perspectives, de raviver des vocations. Ces initiatives ont non seulement bénéficié aux jeunes, mais ont également renforcé le tissu social et économique de notre communauté.

Quels sont vos objectifs ?

Je rêve de créer un Festival de la nature à travers les arts. Ce festival réunirait tous nos artistes autour de Milly, en mettant en avant la musique, le chant, la culture et la gastronomie. Notre objectif est de valoriser notre patrimoine local et de faire reconnaître la richesse artistique et culturelle de notre région.

Actualité sur le monde des PAM ?

Le thème de cette année est l’eau, un sujet qui concorde parfaitement avec les difficultés actuelles que nous rencontrons. L’eau est une ressource essentielle et sa gestion est cruciale pour le futur des PAM. À travers ce thème, nous espérons sensibiliser davantage sur les enjeux liés à l’eau et encourager des actions concrètes pour préserver cette ressource vitale.

Que recommanderiez-vous à une personne / entreprise de la filière qui s’installerait aujourd’hui ?

Je recommanderais de ne pas baisser les bras malgré les nombreuses difficultés rencontrées. Il est crucial que tous les acteurs de la filière soient plus unis. Les organisations comme le PNR, l’ADéPAM, le CNPMAI, Darégal, CUMAMILLYPPAM et le MDH doivent collaborer étroitement pour accompagner les nouvelles entreprises et personnes s’installant dans la région. Cette solidarité et ce soutien mutuel sont essentiels pour surmonter les défis et favoriser l’implantation réussie de nouvelles initiatives.

Y a-t-il une PPAM que vous aimez particulièrement et pourquoi ?

Contre toute attente, ce n’est pas la menthe poivrée de Milly, mais la rose envoûtante du Maroc. Cette rose est particulièrement fascinante par son parfum exquis et ses multiples usages dans la parfumerie et les soins de la peau.

Une dernière pensée à ajouter pour finir ?

Lors de la première édition en 1996, nous n’avions que 7 stands. Aujourd’hui, nous en comptons plus d’une centaine et avons accueilli 16 000 visiteurs en 2023. Cette croissance témoigne de l’engagement et de la passion de tous ceux qui participent à notre projet. Nous sommes fiers du chemin parcouru et enthousiastes pour l’avenir.

Marianne Vamos, chargée d’animation et de développement de la filière PPAM